Des perroquets trop bruyants sèment le trouble dans un hameau
Ce sont des Aras Macao, comme celui-ci, qui posent problème. La nuit, ils dorment à l’intérieur, dans une cage en plexiglas. Mais c’est le jour qu’ils font du bruit, selon les voisins, lorsqu’ils sont à l’extérieur, dans une volière. Photo d’illustration
Ce sont des Aras Macao, comme celui-ci, qui posent problème. La nuit, ils dorment à l’intérieur, dans une cage en plexiglas. Mais c’est le jour qu’ils font du bruit, selon les voisins, lorsqu’ils sont à l’extérieur, dans une volière. Photo d’illustration
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C’est un dialogue de sourds pour une histoire de bruit. Car dans le village drômois de Colonzelle, 478 habitants, “l’affaire des perroquets” occupe bien des conversations.
Et ce n’est pas nouveau. Pour la deuxième fois en un an, elle est revenue, hier, devant la juridiction de proximité du tribunal d’instance de Montélimar. Pour anecdotique qu’elle est, l’affaire illustre parfaitement les conséquences que peuvent avoir les conflits de voisinage.
À la barre, Laurent, un habitant du hameau de Margerie, enseignant et surtout éleveur de perroquets pour son plaisir. Face à lui, trois plaignants, tous des voisins, qui ne trouvent pas de mots assez forts pour décrire les nuisances sonores engendrées par les cris incessants des oiseaux.
En juillet 2012, Laurent a déjà été condamné, par cette même juridiction, à une amende de 150 € pour les désagréments infligés au voisinage. Mais d’autres plaintes ont été déposées et “l’affaire des perroquets” continue.
“J’ai un double vitrage et je peux vous assurer que malgré tout, on entend les oiseaux toute la journée” assure Lucie, une voisine. Un autre voisin, Gérald, brandit plusieurs attestations, dont celle du maire de la commune, qui “a constaté plusieurs fois que les perroquets produisent des cris très désagréables et très puissants, susceptibles de troubler la tranquillité du voisinage.”
“Je ne crée aucune nuisance”
Oui, mais ça, c’était avant, font valoir le prévenu et son avocat. “Je me suis séparé de deux Aras militaires, puis de deux Aras Macao, se défend Laurent. Il me reste seulement quatre Aras Macao, mais il y en a deux qui sont vendus et que l’on va venir chercher. Je n’en aurai plus que deux et ceux-là ne font pas de bruit. Je ne crée aucune nuisance.”
Laurent produit un constat de la Direction départementale du service de protection de l’environnement, réalisé en juillet 2012, qui parle de “cris à peine perceptibles”. Et même un constat d’huissier, réalisé à ses frais le 28 février dernier, qui évoque “deux cris rauques et sourds” et rien de plus. Il a même une pétition, signée par d’autres habitants du hameau, qui disent qu’il n’y a pas de problème.
“Bien sûr, ils habitent plus loin, renchérit une voisine, mais pour nous c’est insupportable, je suis allée le voir plusieurs fois, mais ça ne sert à rien.”
Quand le président du tribunal, François Meunier, demande au prévenu s’il compte mettre un terme à son élevage, celui-ci répond “mais… c’est ma passion”.
“Oui mais le voisinage n’est pas passionné” rétorque le juge. Le commandant Sirjeant, représentant le ministère public, requiert une amende de 130 € à l’encontre du prévenu, alors que les trois plaignants demandent 4 000 € de dommages et intérêts chacun.
L’affaire est mise en délibéré au 4 avril prochain.
source :
www.dauphinelibere.fr/drome/2013/03/21/d...ouble-dans-un-hameau